Ils nous avaient bien dit, au CRA (Cédants et Repreneurs d’Affaires), que le réseau Entreprendre, c’était vraiment intéressant, pas seulement pour le prêt d’honneur, mais aussi pour le réseau lui-même et pour le suivi, surtout.
Mais il fallait y aller avec un dossier béton.
Aussi, une fois mes dossiers de présentation aux banques peaufinés, j’ai postulé à REY.
J’arrive à la pépinière à Versailles, mon dossier sous le bras. Pensez-donc, un dossier de 70 pages que j’ai déjà présenté à 5 banques, fingers in the nose….
Eh ben, patatrac, nos amis Patrick et Pierre me reçoivent : « Bon, votre dossier, on ne va pas le lire, c’est trop long. Expliquez-nous ».
Et moi qui n’avais eu affaire qu’à des banquiers disciplinés qui essayaient poliment de sembler comprendre ce que faisait la boîte que je reprenais : « La fibre optique pour les collectivités, ah oui, très bien, mais ça sert à quoi ? et pourquoi il leur faut du conseil ?»
Ce coup-ci, les deux lascars qui sont en face de moi, me mitraillent de leurs questions, « et la rentabilité elle vient d’où ? », « et la concurrence, elle fait quoi ? », « mais votre Business Plan ? Il est un peu triste. Peu de croissance et peu d’embauches » et dire que mon expert-comptable m’avait convaincu qu’il fallait présenter aux banques un dossier avec une croissance « flat » minimum de risques…
Autre monde.
Et la question qui tue : « bon, vu votre âge et votre parcours, la reprise, pour vous, c’est en guise de pré-retraite ? »
Et moi de me débattre, de rentrer dans le jeu : « vous plaisantez ? je remets ça dans 3-4 ans … »
Bilan des courses, je sors, un peu dépité et je me dis que j’ai peu de chances.
Eh ben non, ça passe, je décroche … le droit de passer en commission.
Mais avant, il va falloir monter (démonter dans un premier temps) le business plan. Et le Pierre de me challenger, de me booster pendant quelques semaines « il faudrait prévoir plus d’embauches », « si la rentabilité est telle, il faut prévoir une plus forte croissance »… .
Avec, en parallèle, les interviews, avec de professionnels dans leurs sujets respectifs et leurs vraies questions.
Et, enfin, la commission ; impressionnante, cette audition devant un tel auditoire.
Et, rebelote, rechallenge et là je pédale, car pour tout dire, j’ai déjà pris les manettes de la boîte depuis 1 mois, j’ai la tête de tous les aspects du quotidien qu’il faut prendre en main, alors le business Plan, il est un peu loin, il est passé, pour un temps au second plan, alors je suis mauvais dans mes argumentations. Encore bien dépité à la sortie…
Heureusement, c’est passé.
Depuis, c’est bonheur :
– ce support, cet accompagnement d’Hervé avec qui échanger, confronter, projeter, valider – être écouté, parler et recevoir,
– la présence du réseau avec ses richesses, les lauréats, les membres,
– et tous les gentils animateurs.
Alors, à chaque conviviale, réjouissons-nous
Et si vous voulez mon avis, « oui, il faut y aller, si vous en avez la possibilité ».