Sophie, redonner au corps son pouvoir
« Notre mission, c’est de permettre aux hommes et aux femmes de se reconstruire avec leurs propres cellules. De leur donner les moyens de s’auto-régénérer, naturellement. »
Lorsqu’elle rencontre l’équipe de chercheurs derrière Healshape, Sophie comprend immédiatement qu’elle est au bon endroit. Eux, de leur côté, cherchent une CEO qui peut porter le projet au-delà du laboratoire. Très vite, l’évidence s’impose : ils allaient construire cette entreprise ensemble.
Healshape repose d’abord sur une rencontre et une complémentarité. Sophie Brac de la Perrière, diplômée d’HEC, passe plusieurs années à travailler dans le business développement et le management. Puis elle rencontre Caroline Durand, ingénieure en biotechnologie, Amélie Thépot, docteure en thérapie cellulaire, Christophe Marquette, docteur en biochimie, Luciano Vidal, chirurgien plastique et Morgan Dos Santos, docteur en ingénierie tissulaire. Six profils différents, mais parfaitement alignés. C’était comme une évidence.
Ensemble, ils ambitionnent de créer une solution de reconstruction pour les femmes ayant subi une mastectomie après un cancer du sein : une bioprothèse en hydrogel, un matériau biosourcé qui, une fois implanté, offre une structure temporaire permettant au corps de régénérer ses propres tissus. En clair, c’est un implant transitoire et naturel qui accompagne la reconstruction avant de disparaître progressivement. Plus besoin de nouvelle intervention chirurgicale, le corps fait lui-même le travail. « On ne vient pas remplacer ce qui a été perdu, on donne au corps les moyens de se régénérer », précise Sophie.
De l’humain avant tout
Aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours porté l’engagement en elle. Cette volonté de contribuer à quelque chose d’utile. Après ses études, elle a multiplié les missions humanitaires aux quatre coins du monde dans des projets d’éducation ou de micro-crédit, dans des écoles, des orphelinats ou des prisons.
Aujourd’hui, Sophie souhaite transposer ce sens de l’engagement à Healshape et donner aux patientes et patients la capacité de se reconstruire, sans dépendre de solutions médicales lourdes.
« L’entrepreneuriat, c’est des montagnes russes, mais on monte toujours plus haut »
Depuis qu’elle a rejoint l’aventure en 2019, tout s’enchaîne pour Healshape :
- 2020 : Les premiers appels à projet gagnés, le projet prend forme.
- 2021 : 2 semaines pour convaincre des business angels de les soutenir : une mission réussie.
- 2022 : 6 millions d’euros levés pour développer la bioprothèse.
- 2023 : Healshape fait partie des 20 entreprises sélectionnées sur 450 pour intégrer le programme French Tech Health 20, avant que Sophie ne soit reçue à l’Élysée.
Une avancée majeure pour la reconstruction mammaire
On parle d’Healshape surtout pour son rôle potentiel dans la reconstruction mammaire. Les chiffres le disent : 1 femme sur 8 sera confrontée à un cancer du sein au cours de sa vie. Parmi celles qui subissent une mastectomie, seules 30 % choisissent une reconstruction. Pourquoi ? Parce que les solutions actuelles sont contraignantes voire parfois dangereuses, et Healshape espère y apporter une solution. Celle qui offre aux femmes guéries du cancer la possibilité de redevenir architectes de leur vie, de retrouver leur identité et de reprendre les rênes.
Prochaine étape : les premiers essais cliniques
2026 marquera un tournant décisif : l’entrée en clinique. Une étape clé qui rapprochera encore un peu plus Healshape des patients. Pour Sophie, c’est à la fois une validation scientifique et un aboutissement personnel.
En attendant, elle continue d’avancer, portée par une énergie contagieuse et cette intuition qui l’ont guidée jusqu’ici. Si elle pouvait s’adresser à la Sophie d’avant Healshape, celle qui hésitait encore à se lancer, elle lui dirait simplement :
« Fais-toi confiance. Écoute ton instinct, mais reste à l’écoute du monde autour de toi. »
Ange Teta
