Qui êtes-vous ?
Jacques-Albert Morel, 54 ans, originaire d’Angoulême, fondateur et dirigeant du Groupe Séquences. Issu d’une formation dans une école de commerce de Limoges, j’ai réalisé ma dernière année d’étude en alternance au sein d’une entreprise qui vendait des copieurs sur Angoulême. J’ai été embauché à la suite de mon alternance. Cette première expérience professionnelle m’a permis de faire mes débuts dans l’univers de l’impression. J’ai ensuite travaillé 4 années pour deux autres entreprises spécialisées dans la vente de copieurs avant de rejoindre Blanchier Reprographie en 1994. Mon aventure entrepreneuriale débutait 11 ans après. En 2005, une opportunité se présente. Mon employeur de l’époque décide de se séparer de son activité de vente de copieurs pour se recentrer sur la reprographie. Il me propose alors d’acquérir le fonds de commerce des copieurs Konica. Je me souviens, nous étions quatre lorsque BSI a été créée dans un petit local à Ruelle en Charente. Nous avons alors su surfer sur l’évolution spectaculaire du marché des copieurs couleur, qui se démocratisait alors dans les bureaux. Bien sûr, nous nous sommes constamment adaptés aux multiples évolutions technologiques qui ont impacté le monde de l’impression. C’est d’ailleurs en 2010 que le Groupe Séquences accélère sa croissance et développe son offre globale rachetant Bureau Systeme 87 pour ses activités bureautiques, téléphoniques et informatiques et Blanchier Reprographie pour ses activités d’imprimerie et de reprographie.
Quelle est votre activité ?
Le Groupe Séquences est spécialisé dans le traitement de l’information, qu’elle soit documentaire ou numérique. Avec 200 collaborateurs et 9 filiales, nous accompagnons les entreprises du Sud-Ouest en proposant une offre globale bureautique, informatique, télécoms/réseaux et mobiliers/agencement d’espaces. Nous avons sélectionné une gamme complète de solutions avec les constructeurs et éditeurs les plus performants du marché et des partenaires experts dans leurs domaines.
Pouvez-vous me présenter Réseau Entreprendre ?
Réseau Entreprendre est une association composée de dirigeants d’entreprise bénévoles, qui soutiennent de nouveaux entrepreneurs dans leurs projets de création, de reprise ou de développement d’entreprises. L’objectif principal est de créer et/ou de maintenir des emplois et d’assurer la pérennité des entreprises créées ou reprises.
Comment avez-vous connu le réseau ?
J’ai connu le Réseau Entreprendre à l’époque où nous avions le même délégué qui gérait la Charente pour Offensiv’PME (une autre association d’entrepreneurs) et le Poitou-Charentes pour Entreprendre. Je connaissais également certains membres qui m’avaient parlé du réseau.
Depuis quand êtes-vous membre du réseau ?
Je suis membre du réseau depuis plus de dix ans.
Qu’est-ce que le réseau a changé dans votre quotidien d’entrepreneur ?
Le réseau m’apporte la satisfaction de partager et d’accompagner des personnes qui débutent dans leur parcours entrepreneurial. Plus encore, de remettre « les mains dedans », sur des sujets que je ne pratiquais plus parfois depuis des années.
Qu’est-ce qu’un bon accompagnateur ?
Il est essentiel d’éviter toute ingérence et de trouver un équilibre entre les attentes des personnes et ce qu’il convient de faire. En tant qu’accompagnateur, notre rôle n’est pas de leur dire ce qu’ils veulent entendre, mais de les motiver et les soutenir face aux défis du quotidien. Il est important d’encourager les lauréats à devenir autonomes en tant que chefs d’entreprise et de les aider à comprendre l’importance d’être acteurs de leur propre développement.
Je n’ai jamais donné de cours magistral. Mon objectif est de les guider pour éviter certains écueils et de les orienter sur les bonnes pratiques dans différents domaines tels que la gestion, les ressources humaines et, surtout, le juridique. Lorsque vous passez de 5 à 200 employés, vous faites face à de nombreux défis.
En tant qu’accompagnateur, je m’efforce d’aider les entrepreneurs à trouver un équilibre entre les différents aspects de leur entreprise et à les inciter à devenir acteurs de leur développement. Je cherche à leur faire comprendre qu’il est préférable d’être compétent dans tous les domaines plutôt que d’exceller dans un seul secteur et d’être incompétent sur tous les autres. Tout est une question d’équilibre. Un bon chef d’entreprise est un généraliste compétent.
En résumé, il s’agit d’être disponible sans faire d’ingérence.
Vos trucs et astuces pour maintenir un équilibre vie pro et vie perso ?
Je ne me pose pas la question de l’équilibre entre vie pro et perso, je travaille tout le temps… En réalité, je considère que je ne travaille plus puisque j’aime ce que je fais. Cela ne me dérange pas de me lever la nuit pour travailler, mes enfants sont maintenant grands et ne requièrent plus la même attention. En journée, si j’ai quelque chose de personnel à faire, je me suis organisé pour que ma présence dans l’entreprise ne soit pas indispensable.
Ça n’a pas toujours été comme ça, je me souviens aussi avoir passé des nuits entières à répondre à des appels d’offres dans mes débuts. Lorsque l’on a des ressources limitées, c’est différent. Lorsque l’on a les moyens, on s’organise différemment. Il est plus facile d’aller jouer au golf quand on est bien entouré, même si je ne joue pas au golf personnellement. Mon objectif est de rendre les gens autonomes afin que l’entreprise puisse fonctionner sans moi.
Le moment de transition n’est pas facile. Pour accompagner le développement, il ne faut pas être constamment derrière tout le monde. Il est important de les laisser faire des erreurs pour qu’ils deviennent autonomes. Il faut accepter qu’ils réalisent des tâches moins bien qu’ils ne l’auraient fait en demandant de l’aide, mais cela leur permet de se développer.
Quels sont les lauréats que vous avez accompagnés ?
Parmi les projets que j’ai accompagnés, il y avait de jeunes entrepreneurs qui ont créé l’entreprise d’aquabiking Mouvéo, un espace de remise en forme aquatique situé à Angoulême.
J’ai également accompagné Franck Chaput un électricien originaire de Haute-Vienne. Il était le premier lauréat à bénéficier du dispositif « Booster » en Limousin. Il a monté un réseau social professionnel dédié aux électriciens pour leur permettre d’accéder à des tarifs fournisseurs et conditions négociés tout échangeant des opportunités et ressources.
J’ai également accompagné trois entreprises à travers différents comités d’engagement. Ces comités décident de l’attribution des prêts d’honneur aux candidats.
Actuellement, j’accompagne Marion Van Lissum avec son application Foodhea, qui permet de noter les produits alimentaires…
Ce que vous préférez et ce que vous aimez le moins dans le fait d’être entrepreneur ?
Ce que je préfère en tant qu’entrepreneur, c’est découvrir de nouvelles activités, développer des projets et monter les financements plutôt que de gérer les tâches quotidiennes routinières. J’aime également rassembler les gens, présenter les projets et leurs résultats, notamment lors du kick off annuel.
Ce que j’aime moins, c’est analyser les chiffres et les données financières, que je préfère déléguer à d’autres personnes compétentes.