Bernard Guez a travaillé dans des grands groupes en France et aux Etats-Unis avant de faire le choix de la PME et de la reprise d’entreprise. Ancien Président de Réseau Entreprendre Île-de-France et membre fidèle de Réseau Entreprendre Paris, il revient dans cet échange sur son parcours d’entrepreneur et les convictions qui le guident.
Quelle est ton histoire avec Réseau Entreprendre ?
J’ai rejoint Réseau Entreprendre il y a une quinzaine d’années. Après avoir passé vingt ans dans de très grands groupes, j’ai fait le choix de la PME et plus précisément, de la reprise d’entreprises. C’est à ce moment-là, par un membre stimulant et très attachant de Réseau Entreprendre, Michel Roquette, que j’ai rencontré Hugues Franc, alors Directeur Général de Réseau Entreprendre Paris. Hugues m’a amené à m’impliquer dans le Réseau, à y participer en tant qu’accompagnateur, puis en tant que membre du conseil d’administration pendant neuf ans. Cela a été un jalon important de mon évolution personnelle.
Mon engagement d’administrateur a été marqué par plusieurs chantiers. Premièrement, par la structuration du parcours d’accompagnement des lauréats. Ensuite, par mon engagement dans les sujets d’impact. J’ai essayé d’apporter ma pierre aux côtés d’autres membres de Réseau Entreprendre Paris et avec l’aide de la Fédération Réseau Entreprendre.
J’ai toujours été convaincu que nous, membres et lauréats de Réseau Entreprendre, avons par notre taille et nos valeurs, la capacité d’entraîner le monde des PME dans l’engagement sociétal et environnemental. C’est dans cette perspective que nous avons créé un groupe de travail composé de membres de Réseau Entreprendre de plusieurs associations régionales, dont Paris, et de la Fédération, en France et à l’international, qui a abouti, cinq ans plus tard, à placer l’impact au cœur de la raison d’être de Réseau Entreprendre.
Qu’est-ce qui t’anime à t’impliquer au Réseau Entreprendre Paris ?
Le plaisir que je prends dans ce Réseau, ce sont les rencontres. Avec les Lauréats, par leur énergie et avec les autres membres, par leur engagement. Ce sont aussi les convictions partagées, qui nous amènent à nous ouvrir davantage, à nous remettre en cause et à donner des impulsions d’autant plus puissantes qu’elles sont collectives.
Réseau Entreprendre Paris, par sa diversité et sa force, a une fonction et presque une vocation de veille avancée par rapport à l’ensemble du Réseau. L’association parisienne est un terrain d’expérimentation considérable, ce qui lui donne un rôle naturel d’entraînement. S’impliquer dans Réseau Entreprendre Paris, c’est être moteur de changements qui se déploient.
En 2019, Réseau Entreprendre Paris a formulé le souhait de fédérer des entrepreneurs « humanistes ». Qu’est-ce que cela t’inspire ?
Je ne suis pas très à l’aise avec cette notion si elle reste générale. Il faut l’incarner. Si humanisme veut dire qualité d’écoute, respect de l’autre, humilité et rigueur dans l’accompagnement alors cela me convient.
Je pense qu’aujourd’hui, toute entreprise et tout entrepreneur doivent se poser la question de leur contribution à la durabilité sociale et environnementale de la société dans laquelle ils agissent. Avec la perte d’influence des institutions traditionnelles, le rôle de l’entreprise est devenu plus central qu’auparavant. Au-delà d’être humanistes, nous devons être engagés pour rendre le monde plus équilibré, durable et accueillant pour tous.
Comment se traduit ton engagement au quotidien ?
Je partage mes engagements dans des structures comme Réseau Entreprendre, LiveFor Good, mais aussi dans d’autres instances où naissent des impulsions collectives, des démarches d’écoresponsabilité.
Pris à nouveau par le virus entrepreneurial de Réseau Entreprendre, je viens de créer une société à mission, Bright Planet, dont l’ambition est de contribuer à l’accélération du partage et de la diffusion des inventions bénéfiques.
Tu n’en serais pas là aujourd’hui si…
Si je n’étais pas systématiquement sorti de mes zones de confort. Si je n’avais pas quitté Marseille au moment du bac car je ne souhaitais pas rester dans mon milieu « favorisé » ; si je n’avais pas quitté ma formation en ressources humaines pour aller vers l’international et la gestion ; si je n’avais pas pris des paris qui m’ont ouvert des perspectives nouvelles
Autrement dit, je ne regrette pas d’avoir osé ; d’avoir agi en fonction de mes convictions, et d’avoir fait en sorte que mon action soit toujours conduite par la recherche d’un maximum d’impact.
Un conseil à donner à de jeunes entrepreneurs ?
Ouvre-toi en permanence, partage, prends conseil, exerce ta curiosité. Reste fidèle à ton moteur premier, à tes convictions fondatrices, à ce qui fait que tu te lances dans quelque chose, ne te laisse pas dévier de ce qui fait qu’au départ tu as eu un rêve et que tu as voulu le matérialiser.