La rencontre entre Christophe Beneton et Réseau Entreprendre a lieu en 2012… aux Antilles. A l’époque, cet ingénieur industriel est sollicité par un ami entrepreneur pour créer l’antenne de l’association en local. Séduit par les valeurs et la vocation de « Réseau » qu’il découvre à cette occasion, Christophe accompagne d’abord les créateurs d’entreprise, puis anime les clubs d’accompagnement, avant d’en devenir vice-président.
« Rencontrer des créateurs d’une part, et soutenir la création d’emplois et la croissance des entreprises d’autre part, sont des expériences très riches, humainement et professionnellement. En tant que chef d’entreprise, est-ce que l’on apporte ? Je l’espère. En tout cas, nous apprenons beaucoup ! », s’enthousiasme le dirigeant.
En 2017, Christophe Beneton revient en métropole, avec, pour projet, la reprise d’une entreprise. Son choix se porte sur le Groupe Enviris, une société de recyclage de cagettes et de négoce de palettes, créée en 2003. Avec la reprise de la société familiale Toulouse Emballage en 2004, la structure se spécialise dans le reconditionnement, puis une dizaine d’années plus tard, dans la fabrication de palettes.
Lorsque Christophe reprend le groupe en 2018, celui-ci emploie 280 personnes et son chiffre d’affaires est de 34 M€, avec une performance financière en forte décroissance. Pour relancer la société, le nouveau président réorganise certaines activités. Les changements portent rapidement leurs fruits : en 2020, le Groupe retrouve son niveau de performance économique.
Deux pôles, quatre métiers, seize filiales
Sur ce marché où 95 % des transports de produits s’effectue sur palette, le Groupe Enviris se situe dans le Top 4 des opérateurs pour plusieurs de ses activités. Le groupe compte en effet quatre métiers : la prestation et la fabrication formant le pôle Industrie, le reconditionnement et la revalorisation formantle pôle Négoce.
« L’activité prestation est une activité service, essentiellement à destination des loueurs de palettes qui gèrent entièrement le parc des palettes des industriels, explique Christophe Beneton. Les loueurs sont à mi-chemin entre société de logistique et entreprise, ce qui fait d’eux des logisticiens de la palette. Sur ce marché, nous occupons la 1ère place. »
Le reconditionnement, qui rentre dans les activités de négoce du groupe, intègre le tri et la réparation de palettes. Cette spécialité, partagée entre deux cents acteurs en France, fait l’objet de marchés privés, ce qui exige d’être compétitif. « Seuls les gros opérateurs peuvent prétendre aux marchés nationaux car ils peuvent tirer les prix, ce que ne peut pas encore se permettre Enviris », reconnaît le chef d’entreprise.
Assurée par la société Envibûche, l’activité de revalorisation consiste à transformer en bûches densifiées ou en granulés les déchets bois issus de l’ensemble des activités du groupe. Ce savoir-faire, qui reste pour l’heure propriété de l’ancien dirigeant, s’avère « intéressant pour le négoce » si un développement s’opérait à moyen terme.
C’est donc sur le métier de fabrication que le groupe ancre son potentiel, déjà affirmé par une place de 4e sur le marché de la palette neuve. « Nous allons vers la palette haut de gamme, qui répond aux besoins du secteur du luxe, par exemple. »
Mener à bien cet objectif induit d’intégrer l’activité de scierie. D’où une opération de croissance externe menée le 1er juillet dernier, avec le rachat de la société Mourlan, également spécialisée dans l’exploitation forestière. L’entreprise, située à Lavazan, près de Bordeaux, compte 50 salariés et atteint 18 M€ de chiffres d’affaires. « Elle dispose aussi d’un outil en un huit à fort potentiel », précise Christophe Beneton, sous-entendant des développements à venir.
Enviris, qui compte désormais 380 salariés et atteint 55 M€ avec ce rachat, s’engage en effet dans un projet de croissance à cinq ans « ambitieux et réaliste, intégrant aussi les exigences liées à la RSE ».
Management : le choix de la proximité
Avec ses quatre métiers répartis sur seize centres de profit situés partout en France – dans le Nord-Est, à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse… -, et des cultures d’entreprise différentes, le groupe fait le choix d’un management de proximité. Une organisation régionale, avec des directeurs d’exploitation et un responsable par site, a été mise en place. Pour maintenir la cohésion et assurer l’efficacité dans une organisation complexe, chacun est aussi encouragé à faire preuve d’honnêteté dans la relation, un mode de fonctionnement hérité peut-être du rugby, que Christophe Beneton a longtemps pratiqué en amateur.
Quant aux valeurs du groupe, elles se déclinent en cinq mots : Cohésion, Respect, Enthousiasme, Exigence, Responsabilité. Si on les aligne verticalement, ceux-ci forment l’acrostiche ‘Créer’. Cinq mots qui entrent aussi en résonnance avec les engagements de Réseau Entreprendre.
« Ce que j’aime, chez Réseau, c’est que l’on n’est pas là pour les affaires, mais pour se rencontrer », se réjouit encore Christophe, avec simplicité et humilité.
Simplicité et humilité : deux mots que l’on pourrait ajouter à la liste des valeurs qui l’animent.