« Les Eclaireurs »
Arnold FAUQUETTE,
Vice-Président Réseau Entreprendre® Nord
Pas de distanciation pour les dirigeants
A l’image des terrasses qui se remplissent à nouveau, l’activité économique retrouve sa dynamique. L’été, les progrès de la vaccination et une volonté politique à marche forcée nous conduisent à aborder l’avenir avec optimisme.
Au sein de VIVAT, dans l’activité d’aide à domicile ou dans mon entourage personnel, je vois chaque jour que les personnes fragiles, les enfants, les personnes âgées isolées ont particulièrement souffert des différents confinements. La suppression de rites, l’éloignement des proches, une certaine perte de sens ont réduit inéluctablement la confiance en soi et la capacité d’agir.
Il ne peut pas en être autrement des professionnels. Selon une étude de Diffusis pour Upfeel.io, la crise sanitaire a eu un impact sur la santé physique et mentale de 63 % des salariés. Le cadre de travail a même renforcé certaines inégalités : les professionnels ne disposaient pas des mêmes moyens ni des mêmes conditions pour traverser la crise sanitaire : situation familiale, lieux de vie, type de travail, emploi subi ou désiré, compétences maîtrisées ou non…
Et les dirigeants dans tout ça ? Dans ce contexte incertain, c’est tout juste si l’on n’entend pas un appel à la mobilisation générale des entrepreneurs et capitaines d’industrie pour relancer le pays. Comment mettre toutes les chances du côté des chefs d’entreprises. Quels sont les nouveaux facteurs clefs du succès des projets ?
Les évolutions organisationnelles et managériales redistribuent les rôles dans les entreprises. Les fonctions de direction plus que jamais nécessaires intègrent davantage les enjeux de vision et de leadership. La suppression progressive de certaines pyramides et la répartition des responsabilités orientent le positionnement des dirigeants sur les rôles de la représentation, et mobilisent leur énergie sur l’agilité de leurs organisations.
L’incertitude de l’environnement économique et les évolutions des modèles d’entreprise renforcent l’isolement des dirigeants et les attentes que peuvent exprimer collaborateurs, actionnaires et partis prenants. Ouvrir sa gouvernance, mettre en place un conseil, me semble un efficace élément de réponse.
J’entends souvent des entrepreneurs me dire que c’est trop tôt ou que leur entreprise est trop petite. Je ne suis pas d’accord. Le faire tôt c’est se mettre rapidement en capacité d’écoute et d’arbitrage. Le faire petit c’est se donner le moyen de prendre du recul et de grandir au rythme que l’on souhaite.