Les Délices Bleus un restaurant ordinaire !
Aujourd’hui, nous allons prendre un contre exemple , celui du restaurant Les Délices bleus, situé à Dijon et accompagné par Réseau Entreprendre Bourgogne. Il y avait tout pour en faire une entreprise d’insertion et pourtant ça n’a pas été le choix de Delphine, sa fondatrice. Elle nous explique pourquoi.
Delphine, les délices bleus est-il vraiment un restaurant ordinaire ?
Oui, c’est un restaurant ordinaire ! Nous faisons une cuisine maison avec des produits frais et locaux. Nous n’avons pas de carte fixe, notre menu change tous les jours.
Pourtant vous faites partie de l’Economie sociale et solidaire. Pourquoi ?
Notre café restaurant emploi deux jeunes adultes autistes, qui travaillent parfois en salle et parfois en cuisine. Maman d’un jeune en situation de handicap passionné de cuisine, je me suis rendue compte dans l’association que je présidais auparavant que les enfants s’épanouissaient lors d’ateliers cuisine que nous faisions. J’adore aussi cuisiner et bien manger donc on a décidé de se lancer
Votre entreprise vise donc à inclure ces jeunes dans un parcours professionnel.
Le plus difficile dans l’autisme est le rapport aux autres. Nous formons nos jeunes aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration. Ils développent ainsi leurs habilités sociales et la communication aux autres. Ils appréhendent la vie quotidienne au contact des clients. Cela leur demande beaucoup d’effort et d’adaptation mais on voit leur progression, cela les aide à prendre confiance en eux. C’est de l’inclusion réelle. Nous espérons être établissement tremplin afin qu’ils puissent après les 2 ans passés chez nous intégrer d’autres entreprises. Nous cherchons d’ailleurs des entreprises partenaires ordinaires qui accepteraient de prendre les jeunes en stage pour leur faire découvrir d’autres métiers.
Et par ce projet, nous participons également à sensibiliser les clients au handicap.
Vous n’étiez pas du métier. Comment avez-vous fait pour monter ce projet ?
Le secteur de l’insertion et du handicap n’a pas accepté mon projet car je voulais être une entreprise ordinaire (SAS). Donc je me suis retrouvée bloquée à cause des difficultés de financements. J’ai rencontré Bernard Broye, un chef d’entreprise à la retraite qui a participé à la création de Réseau Entreprendre® Bourgogne et en a fait longtemps partie. Il m’a conseillé de contacter l’association et m’a aidée à construire le projet et trouver des financement.
L’ESS n’est pas le premier vecteur de porteurs de projet chez Réseau Entreprendre®. Comment le vôtre a-t-il été accueilli ?
Très bien ! Les chefs d’entreprises que j’ai rencontré m’ont tous dit que c’était un super projet, qu’il fallait oser aller jusqu’au bout. Ça m’a confortée ! Et même encore aujourd’hui, dans les échanges que j’ai avec mon accompagnateur : il me rassure sur le monde de la restauration et sur mes inquiétudes. C’est quelqu’un du métier, donc il sait de quoi je parle ! Je lui partage tous les mois mon quotidien car c’est la première fois que je suis chef d’entreprise.
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