Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
J’ai passé une dizaine d’années à travailler dans l’agro-alimentaire. Comme j’ai eu une formation en école d’ingénieur et école de commerce, j’ai eu la chance de gérer des projets en tout genre : de l’installation de lignes de production, au lancement de nouveaux produits jusqu’à la revente d’une usine.
Un jour, au cours d’un de mes projets, on a eu un problème avec des bouteilles de boissons qui explosaient dans les frigos. L’entreprise, qui venait tout juste d’annoncer que toutes les bouteilles auraient au moins 50% de plastique recyclé, décida de revenir à des bouteilles avec 0% de plastique recyclé pour résoudre le problème.
C’est à ce moment-là que j’ai eu le déclic. Je me suis dit que je ne pouvais plus travailler pour une entreprise qui ne faisait pas ce qu’elle disait.A ce moment-là, je n’avais aucune idée de business.
Tout ce que je savais, c’est que je voulais me lancer dans l’entrepreneuriat et créer une entreprise en accord avec mes valeurs.
Comment pourrais-je aider les gens à adopter un mode de vie sain et responsable sans effort ? Comment se faire plaisir sans culpabiliser ?
Et si je lançais un projet autour du bien-être responsable ?  Pour moi, cela signifiait d’abord d’allier nutrition saine et gourmande avec le zéro déchet. Je souhaitais aussi aider les gens à changer leurs habitudes de consommation.
J’ai donc développé des produits responsables et des services pour accompagner les dirigeants et leurs collaborateurs dans leur démarche RSE.
Avec mon équipe, j’ai conçu un de nos produits phare : un corner de pause avec la Source Mora Mora. Il s’agit d’un distributeur de boissons innovant pour bien s’hydrater et se libérer des pressions du quotidien, tout en faisant un geste pour la planète. Avec Mora Mora, changeons tout simplement nos habitudes de consommations !

 

Avez-vous été confrontés à des difficultés/obstacles/freins au lancement de votre projet, si oui lesquels selon vous ?
Au lancement de mon projet, j’avais été mise en garde sur la difficulté à lancer une startup industrielle en France. Après l’euphorie de quitter le salariat pour me lancer, j’ai été rapidement confrontée à la peur d’échouer et au manque de financement.

Vous me direz que c’est le lot de la plupart des start-ups !

Très vite, je me suis retrouvée avec 3 défis à relever :

  • Le premier défi, se lancer en solo. Mon entourage issu de la finance a essayé de m’en dissuader pour de mauvaises raisons, selon moi.
  • Le deuxième défi, c’était de savoir définir le projet et quoi lancer.
  • Le troisième défi, c’est de savoir qui écouter et que faire des conseils que je recevais. J’en recevais de tout le monde mais je m’étais rendue compte que, la plupart n’étaient ni pertinents ni adaptés à mon projet. Par exemple, mon entourage me poussait à faire une levée de fonds tel qu’on le voit dans les médias, alors que cela dépend du choix de l’entrepreneure.

La peur d’échouer s’est atténuée au moment où j’ai compris que la pire des choses serait de redevenir salariée, ce qui en soi, n’est pas si grave !

Ma 1ere grande décision : faire rentrer ma sœur en tant qu’associée. Ensuite, j’ai décidé de me faire confiance, de me fier à mon instinct et à mon esprit d’analyse pour mes prises de décision.

J’ai réussi à passer par-dessus tout ce que les gens pensent, ce qui m’a d’ailleurs permis de libérer mon côté créatif et innovant.

Perfectionniste avec une mentalité « test&learn », j’ai décidé de me dire que «je fais de mon mieux ».

 

Vous êtes lauréate Réseau Entreprendre Essonne, qu’est-ce que l’association vous a apporté ?  
Au-delà du prêt d’honneur qui m’a permis de mener à bien mes activités de R&D, être lauréate m’a apporté plus de rigueur et de cadre concernant le suivi de mon projet. Les rendez-vous mensuels avec mon accompagnateur me challengent beaucoup. Je suis sûre que c’est grâce à cela que mon projet va réussir sur le long terme.

 

Quels sont les obstacles auxquels vous devez encore faire face pour la poursuite de votre projet entrepreneurial ? Comment les surmontez-vous ?
Le gros obstacle à surmonter c’est le financement de la R&D et de l’industrialisation. Je suis en plein dans la recherche de prêt bancaire et des subventions.
De plus, j’ai conscience que mon âge et être une femme sont parfois des freins. Il m’arrive donc de me faire accompagner, lors des réunions, par des hommes qui ont plus d’expérience du business.

 

Si vous deviez donner 3 conseils à une future cheffe d’entreprise pour l’aider à se lancer et oser l’entrepreneuriat, que vous lui donneriez-vous ?
Conseil n°1 : Faire un bilan personnel pour bien se connaitre et mettre en lumière ses passions.

Conseil n°2 : Foncer et réaliser ses rêves avec passion.

Conseil n°3 : Tester ses idées, apprendre et s’améliorer.