Créer son entreprise est une aventure excitante, mais le choix du statut juridique peut vite devenir un casse-tête. EI, SARL, SASU… chaque option a ses avantages et ses contraintes. Avant de se lancer, mieux vaut se poser les bonnes questions pour éviter les erreurs coûteuses.

Statut entreprise
Bertrand Cadillon, expert-comptable
Fiducial 

Un entrepreneur solo peut opter pour l’entreprise individuelle (EI), qui offre simplicité et rapidité, ou préférer une SASU ou une EURL pour limiter sa responsabilité.

À plusieurs, la S.A.R.L et la SAS sont les options les plus courantes, avec des différences en termes de gestion et de flexibilité.

Exemple : Lucas lance son activité de développement web. Pour limiter la paperasse, il choisit l’EI. De son côté, Claire et Karim ouvrent une boutique et préfèrent une SARL, qui sécurise leur partenariat.

En EI, l’entrepreneur peut être responsable sur l’ensemble de son patrimoine personnel et professionnel même si la loi du 14 février 2022 offre une meilleure protection.

À l’inverse, en EURL, SARL, SASU ou SAS, la responsabilité est limitée aux apports réalisés.

Exemple : Chloé ouvre une pâtisserie. Elle hésite entre l’EI et la SASU. Elle choisit la SASU pour protéger ses biens personnels en cas de difficultés financières, un choix prudent lorsqu’on investit dans un local et du matériel coûteux.

Le choix entre l’impôt sur le revenu (IR) et l’impôt sur les sociétés (IS) a un impact direct sur le créateur d’entreprise.

À l’IR, les bénéfices sont imposés avec les revenus personnels, pouvant alourdir la fiscalité. Idéal pour les faibles gains, mais limite le réinvestissement.

À l’IS, l’entreprise est taxée à 25 %, et l’entrepreneur peut optimiser sa rémunération. Ce régime favorise la croissance et la gestion fiscale.

Exemple : Thomas, consultant en stratégie, veut optimiser ses impôts. En EI, ses revenus seraient directement imposés. Il choisit une EURL soumise à l’IS, ce qui lui permet de mieux maîtriser sa fiscalité.

Le statut détermine aussi le régime social du dirigeant.

Un entrepreneur individuel ou un gérant majoritaire de SARL relève des travailleurs non salariés (TNS) : cotisations plus faibles, mais couverture sociale moins étendue.

Le président d’une SAS ou d’une SASU est assimilé salarié et dépend du régime général, plus protecteur mais plus coûteux.

Exemple : Mathieu, ingénieur en reconversion, choisit la SASU pour bénéficier du régime général de la Sécurité sociale, même si cela lui coûte plus cher en charges sociales.

La SAS permet d’accueillir plus facilement des investisseurs, contrairement à la SARL qui impose un cadre plus rigide.

Exemple : Laura et Hugo montent une start-up spécialisée en IA. Sachant qu’ils auront besoin d’investisseurs, ils optent pour la SAS, qui permet une gestion plus flexible du capital.

Au-delà des aspects fiscaux et sociaux, le choix du statut juridique a des conséquences sur la rédaction des statuts, les obligations légales et la gouvernance de l’entreprise. Se rapprocher d’un avocat en droit des sociétés permet d’anticiper ces enjeux et de sécuriser la structure juridique de l’entreprise.

Un professionnel du droit pourra également accompagner l’entrepreneur dans la rédaction des statuts et des pactes d’associés, garantissant ainsi une meilleure protection en cas d’entrée d’investisseurs, de revente ou de désaccord entre associés. Un rendez-vous avec un expert-comptable et un avocat peut donc éviter bien des déconvenues !

 

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