A l’occasion des Jeux Olympiques 2024, nous faisons le parallèles entre sport et entrepreneuriat, tant ces deux domaines sont proches.
Les lauréats, membres ou partenaires que nous vous présentons dans cette série « Trajectoire » ont tous eu à faire de près ou de loin au sport. Découvrez ces anciens sportifs de haut niveau devenus entrepreneurs, ces entrepreneurs travaillant dans le sport ou encore ceux qui ont œuvré concrètement aux Jeux Olympiques 2024.
Comme l’entrepreneur, aucun sportif ne peut réussir seul ! Il doit être entouré, accompagné !
« Entrepreneuriat, jouons collectif ».
#02 AZZA BESBES
Le dépassement de soi pour Azza Besbes, c’est une histoire de famille. Avec une mère championne de Tunisie de fleuret et toute une fratrie championne d’escrime, la compétition fait partie de sa vie.
Une famille pour le sport et désormais, une famille pour son entreprise Azza Fencing, à travers Réseau Entreprendre® Val de Marne, dont elle est lauréate depuis 2021. Une aide précieuse qui lui permet de développer sa société de vente de chaussures d’escrime. Rencontre avec une entrepreneuse à l’énergie communicative.
Quel a été ton parcours du sport à l’entrepreneuriat ?
J’ai commencé l’escrime à 8 ans et ma première médaille en championnat du monde à 16 ! En 2016, j’ai senti que j’ai atteint mes limites en Tunisie et que je risquai de plafonner. J’ai alors décidé de partir en France toute seule à l’âge de 17 ans pour poursuivre mon rêve de devenir championne mondiale. Ma famille, restée en Tunisie, a validé mon projet et m’a encouragé a partir en France, grande nation d’escrime . J’ai participé à trois JO, remporté plusieurs coupes du monde en juniors et seniors et classé top 10 mondial pendant 10 ans. La plus belle médaille de ma carrière a été l’argent en 2017, au championnat du monde. En parallèle, j’ai obtenu un master en Contrôle de gestion et Finance d’entreprise ainsi qu’un diplôme d’ingénieur en systèmes d’Information et réseaux.
Pourquoi es-tu devenue entrepreneuse ?
Suite au report des JO de Tokyo lié au Covid, je ne voulais plus continuer, mon corps était au bout. Je travaillais alors pour Ernst & Young, mais voulais me lancer dans l’entreprenariat. Mon mari m’a dit « pense à ce qu’il manque dans l’escrime. » J’ai tout de suite eu l’idée des chaussures ! En trouver de qualité a toujours été compliqué, je me suis dit c’est ça, le manque est là !
En quoi ta carrière d’ancienne sportive de haut niveau est-elle utile dans ta vie d’entrepreneure ?
L’exigence demandée par l’entreprise, démarrer de zéro, vouloir se dépasser, ça ressemble au sport de haut niveau. On vit, on respire, on mange travail. Tu ne connais pas l’issue, mais si tu as travaillé sans cesse, peu importe, tu arrives serein.
Quand on a commencé Azza Fencing, on ne savait pas quelles chaussures on allait produire, quel retour on aurait des escrimeurs. Ma connaissance des besoins me donne une expertise. Le slogan de ma marque c’est « From fencer to fencer ». Ça met en confiance.
Pourquoi Réseau Entreprendre® ?
Au-delà du sport, je ne connaissais pas la gestion d’entreprise, l’administration, la logistique, douanes, contrôle qualité… Il fallait me faire accompagner. Réseau Entreprendre® c’est une famille. Ce côté humain est très important pour moi. Tout le monde veut t’aider, veut que l’autre s’améliore et ça j’adore !
Chacun a une expertise dans un domaine précis, c’est une vraie richesse. À chaque fois que j’ai eu un doute, quelqu’un était là pour me répondre, trouver des solutions. Réseau Entreprendre®, c’est une bible ! Pour rien au monde je ne changerai !
Quel est ton plus grand succès ?
Je ne peux pas citer un succès en particulier, il y en a eu beaucoup entre ma carrière de sportive puis celle d’ingénieur, mes études…
Ma fierté c’est d’être sortie de ma zone de confort et d’avoir réalisé ce projet. Je travaillais dans la fusion acquisition pour groupe pétrolier, une situation confortable. Et pourtant, avec mon mari, on a tout lâché, malgré nos deux enfants en bas âge. On a osé aller explorer et continuer à apprendre et travailler.
Ton pire échec ?
Je n’aime pas le mot échec. Des défaites, des déceptions, des mauvais coups, j’en ai eu. Plus on va au sommet, plus on risque de tomber de haut. La perte de ma mère a été difficile, j’aurais aimé l’avoir près de moi pour qu’elle voit ce que je fais, mon entreprise, ma famille.
Mais tous ces coups durs m’ont poussé à faire plus d’efforts, à continuer à me battre. C’est important de rester humble et de garder les pieds sur terre.
Ta devise en tant que sportive ? En tant qu’entrepreneuse ?
« Ce qui compte c’est le voyage, pas la destination. » Cette phrase elle vaut aussi bien pour le sport que pour l’entreprise. Il faut s’entourer des bonnes personnes aussi. Et je dirai « Travail et Humilité ». C’est ça la clé !
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