Lauréats 2016, Benjamin Rousseau et Edouard Fiess reviennent sur leur parcours et leurs 3 années d’accompagnement avec Réseau Entreprendre Côte d’Azur.
Pouvez-vous vous présenter ?
Edouard :
Je suis Edouard Fiess, cofondateur de Navily avec Benjamin Rousseau, que j’ai connu dans notre Normandie d’origine. Benjamin et moi avons tous les deux étudié dans la même école de commerce. Pour ma part, j’ai eu un parcours très international et ai notamment vécu aux USA, en Argentine en Espagne puis en Italie. Je me suis ensuite orienté, à la sortie de l’école, vers le marketing dans un domaine assez technologique puisque je travaillais dans l’hébergement de noms de domaines, de serveurs etc.
Benjamin :
Après l’école de commerce, je me suis orienté vers un métier commercial et j’ai travaillé presque 4 ans dans un cabinet de conseil spécialisé en optimisation fiscale avec une mission purement commerciale. Nos premières expériences ont d’ailleurs naturellement réparti les tâches au sein de Navily. En effet, je fais office de directeur commercial et Edouard supervise la communication et le marketing. C’était logique et naturel que ça s’organise comme ça.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire de Navily ?
Edouard :
J’ai appris à faire du bateau avec Benjamin et sa famille. En 2013, nous étions en vacances ensemble en bateau et nous avons eu de mauvaises expériences, notamment au mouillage, car les conditions météo avaient changé plusieurs fois de suite. De là est née l’idée de créer une application permettant de partager des informations entre plaisanciers, qui deviendra Navily. On travaille sur l’application depuis 9 ans. A l’époque, déjà il y avait des gens qui faisaient du bateau et avaient beaucoup d’expérience, mais il était difficile de trouver des outils pour partager cette expérience.
Benjamin :
Aujourd’hui, on présente Navily comme un mélange entre trip advisor et booking avec un cœur communautaire pour partager les informations sur les mouillages et les expériences des utilisateurs (services disponibles, profondeur de l’eau, sécurité) et d’un autre côté, on a développé un outil de réservation de places de port. On travaille sur 700 ports en Europe et on permet aux usagers de facilement réserver une place dans ces ports.
Pouvez-vous nous raconter votre expérience de lauréats Réseau Entreprendre ?
Benjamin et Edouard :
Ce qui a motivé notre démarche de nous rapprocher de réseau Entreprendre était initialement le besoin de financement, même si nous y avons trouvé autre chose. Nous avons tout d’abord monté un dossier et suivi une série d’entretien amont durant lesquels nous avons pu avoir des discussions très riches avec des profils très variés (start up, industriels). Ces différents points de vue sont toujours très intéressants, car il portaient des regards différents sur notre business plan. C’était également l’occasion de challenger notre projet. Après être passé en comité d’engagement en fin d’année 2016, nous sommes devenus Lauréats Réseau Entreprendre Côte d’Azur.
Notre accompagnement a alors débuté avec notre accompagnateur, Olivier Bret qui était alors président du réseau. Nous avons donc été accompagnés durant les 3 ans de parcours au sein du réseau, avec des rendez-vous de suivi réguliers avec Oliver. Il a eu beaucoup de succès dans ses expériences passées et avait un profil de créateur d’entreprise qui comprenait bien les thèmes d’une start-up et les enjeux qui étaient les nôtres, notamment celui d’atteindre une masse critique. Il nous a bien aidé à prendre des décisions sur le plan stratégique et nous a accompagné dans nos problématiques de levée de fonds et de gestion d’entreprise. Ça a été une super expérience ! Olivier avait vraiment une bonne vision de notre projet. A l’époque, on avait un modèle économique basé sur notre service de réservation et qui a évolué depuis. On a également pu être accompagnés par le réseau via des comités de suivi sur la levée de fond notamment. Il y a également un aspect très sympa dans le fait de rencontrer les autres lauréats lors des clubs des lauréats mensuels. C’est toujours intéressant de voir comment les autres s’en sortent sur des problématiques similaires.
Qu’est ce que cet accompagnement vous a apporté ?
Benjamin et Edouard :
Du réseau, des conseils concrets sur la manière de faire de la communication, de faire son business plan pour l’entreprise. Ça a aidé Navily à se développer que ça soit sur le développement de nos services où, sur la commercialisation /communication autour de ces services. Le financement même s’il ne suffisait pas à réaliser tout nos projets, a été un tremplin, une marque pour aller chercher d’autres financements par la suite (P factory, PACA émergence, BPI). Au-delà de tout ça, les échanges avec notre accompagnateur nous permettaient de prendre du recul, car dans la vie d’entrepreneurs on a tendance à avancer tête baissée. Lors des échanges avec Olivier, il nous apportait un regard extérieur qui n’était pas intéressé financièrement. Il nous posait des questions qu’on oubliait peut-être de se poser parfois. Ca nous a permis d’avoir un moments de souffle où on se pose et on regarde où va la boite et où on veut l’emmener et ainsi passer de l’opérationnel au prévisionnel.
« Un jour on rendra ce que réseau Entreprendre nous a apporté »
Maintenant que votre accompagnement est terminé souhaitez-vous devenir membre d’avenir ?
Benjamin et Edouard :
Nous ne sommes pas encore membre d’avenir mais c’est quelque chose dont on a parlé avec Benjamin et que nous voudrions faire, nous attendons d’atteindre notre masse critique et ainsi la rentabilité. Mais, on a beaucoup aimé l’idée d’être accompagné et d’accompagner des créateurs d’entreprise. Quand on crée une société on est souvent seul et prendre du temps pour accompagner les futurs entrepreneurs dans leurs problématiques nous intéresserait. Si l’accompagnement peut permettre que, ne serait-ce que 5 ou 10% des entrepreneurs réussissent en plus, ça serait déjà une très belle victoire. Un jour on rendra ce que réseau Entreprendre nous a apporté.
Quel conseil tu donnerais à un candidat ou à un nouveau lauréat ?
Benjamin et Edouard :
Le meilleur conseil qu’on pourrait donner est d’être honnête. Cela ne sert à rien d’embellir les choses de trop faire croire que l’entreprise va faire des millions, il faut être rationnel. Ce qui à été le plus important dans notre expérience est que, quand nous avions un problème, nous en faisions part à notre accompagnateur. La transparence amène toujours des solutions, il ne faut pas tirer la sonnette d’alarme au dernier moment et ne pas avoir peur de se faire accompagner. Il faut être ouvert à l’accompagnement, au fait d’être challengé par les membres, par son accompagnateur, ne pas hésiter à faire appel au comité de suivi. Mais pour cela, il faut être capable d’entendre les conseils et remarques des membres car ils ont tout intérêt à ce que vous réussissiez et sont d’ailleurs là pour ça.
Ou en est Navily en 2022 ?
Benjamin et Edouard :
On est aujourd’hui 13 salariés alors que nous n’étions que tous les deux à notre entrée dans le réseau. L’un de nos plus grands challenges a toujours été le modèle économique de Navily, car, malgré une forte croissance des utilisateurs et une forte activité sur l’application, jusqu’en 2019, nous nous questionnions sur le modèle économique. Fin 2019, la société avait 4 ans, on avait levé des fonds il y a 18 mois et il devenait donc assez pressant de décoller sur la partie chiffre d’affaires et d’atteindre la rentabilité. Nous avons donc approfondi le sujet depuis avec un modèle économique toujours axé sur les réservations, mais auquel nous avons rajouté deux briques supplémentaires : Navily premium, la version payante de Navily sous forme d’abonnement annuel pour le plaisancier (on compte presque 30 000 abonnés payant aujourd’hui) et, en 2020, nous avons lancé la commercialisation d’espaces publicitaires dans l’application. On a finalement réussi à construire ce modèle économique au point qu’aujourd’hui on pense être rentables d’ici un an.
Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour l’avenir ?
Benjamin et Edouard :
Que du bien ! On a une super notoriété auprès de nos utilisateurs et de nos clients. On a créé un concept relativement unique sur ce marché là, à une échelle internationale. On va donc tout fait pour garder cette dynamique. Il faut maintenant qu’on transforme l’essai pour passer un cap et avoir une croissance plus saine et nous développer à l’international surtout en Europe du Nord et aux Etats Unis, car nous avons déjà une belle présence sur tout le bassin méditerranéen. Nous songeons également à recruter de nouveaux collaborateurs.
Bon vent à Navily !