Interview Gérard Gatti
[« Avec GEODORA, nous avons pour mission de CRÉER DU BEAU POUR FAIRE DU BIEN »]
- Quel est ton parcours personnel et professionnel ?
« Je suis né à Nice mais j’ai passé toutes mon enfance et ma jeunesse dans l’arrière-pays grassois.
Je suis titulaire d’une maîtrise en droit public obtenu à la faculté de droit de Nice, d’un MBA de l’ISG Paris et d’un diplôme en management de l’INSEAD.
J’ai 56 ans, et je suis le père de 2 garçons de 22 et 26 ans. Le premier, diplômé du Lycée horticole d’Antibes, est à son compte depuis bientôt 3 ans, et le second termine son master à l’École Supérieure du Parfum Paris et se destine au métier de parfumeur
Ce sont les petits bambins que l’on voit à mes côtés dans les photos ci-dessous, tirées du magazine l’entreprise lorsqu’ils avaient fait un reportage sur mon activité en 2003.
Je vis à Montauroux depuis près de 2 ans après avoir partagé mon temps durant douze ans entre Cabris et Paris.
J’ai commencé ma carrière professionnelle en 1989 dans une entreprise grassoise de création de parfum et je n’ai jamais plus quitté cette industrie qui m’a apporté plus que je n’aurais pu l’espérer.
Indépendant par nature, j’ai d’abord multiplié les expériences pendant dix ans, en collaborant pour quatre entreprises différentes.
Ce n’était pas de l’inconstance, mais j’étais un jeune homme pressé et un peu réfractaire à la hiérarchie. J’avais des idées très arrêtées sur ce que je voulais faire et ce que je ne voulais pas. Mon premier objectif était de suivre les clients internationaux, ce que j’ai fait en ayant pour principaux clients les groupes L’Oréal et Yves Rocher durant près de 30 ans.
Je voulais également travailler avec de grands parfumeurs, et de ce côté j’ai été comblé. Les maîtres parfumeurs que j‘ai eu la chance de côtoyer avaient tous en commun d’être organisés, rigoureux, et investis sur les projets que nous menions ensemble, et J’ai beaucoup appris à leur contact.
Plus que le salaire ou la reconnaissance, c’est l’esprit de liberté qui guide mes choix depuis mes débuts, alors en 2000 j’ai été au bout de la démarche en créant ma société FRAGRANCES CONCERTO, qui fête cette année ses 21 ans. »
- Comment t’es venue l’idée de créer la marque GEODORA ? et Pourquoi entreprendre, quel a été l’élément déclencheur ?
« En 2019 mon partenaire, une entreprise grassoise de parfumerie, a été racheté par le leader mondial de l’industrie, et j’ai vu arriver des hommes en noir avec leurs belles mallettes bourrées de procédures et d’idées reçues. Des gens qui n’avaient pour la plupart jamais pris le moindre risque. Il était temps que je retrouve ma liberté.
Mon fils Philéas ayant fait le choix de devenir parfumeur, et ma passion pour le parfum étant intacte, j’ai voulu relever un nouveau défi, celui de créer une marque de parfum qui soit à la fois sincère et authentique, respectueuse des hommes et de notre environnement et qui puisse continuer le roman familial. Avec GEODORA, nous avons pour mission de CRÉER DU BEAU POUR FAIRE DU BIEN.
Depuis 18 mois je m’applique à mettre tout le bon sens et les compétences acquises en 30 ans au service de cette marque et des amoureux du parfum. »
- Pourquoi as-tu voulu te faire accompagner par Réseau Entreprendre Côte d’Azur ?
« Sur les conseils d’un ami proche qui est membre du réseau depuis de nombreuses années et qui a lui-même coaché plusieurs lauréats du réseau. »
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Qu’attends-tu de ton accompagnement ?
« Même si je suis très exigeant avec moi, on est forcément victime de biais cognitifs quand on juge son propre travail. Il est important d’avoir un regard extérieur exigeant et bienveillant à la fois. La liberté que j’ai voulu durant toutes ces années a parfois été un chemin un peu solitaire, les échanges nourrissent la créativité. Et puis il y a des domaines dans lesquels je n’ai que peu ou pas d’expérience, le digital et le E-commerce entre autres et le potentiel d’expertise des membres du réseau n’a guère d’équivalent. »
- Une anecdote à nous raconter ?
« En Aout 1989 j’obtins mon premier emploi pour le compte d’une société de parfumerie grassoise. J’avais négocié un bon contrat d’embauche car en parallèle une grande entreprise informatique souhaitait également me recruter ce qui m’avait donné plus de latitude dans les négociations. Un peu intriguer par le déroulement du recrutement, j’avais conservé mon autre proposition et le jour de mes débuts, le directeur général remit en question plusieurs conditions importantes de mon contrat en échange d’une augmentation de salaire. Un peu déstabilisé par ce changement de dernière minute que je trouvais peu professionnel et qui confirmait mes doutes, je décidais de jouer mon avenir dans cette industrie à pile ou face. Le lendemain je sollicitais un rendez-vous avec le directeur général et lui demandais de réviser sa proposition en doublant la compensation qu’il comptait m’octroyer, ce qu’il accepta sans hésiter. Sans cela je serai sans doute beaucoup plus callé en informatique mais bien moins en parfumerie, et je n’aurais pas candidaté pour une marque de parfum, mais peut-être pour une start up du net. »
Gérard Gatti