« C’est simplement le bénévolat qui anime les membres et cela a beaucoup de valeur pour un créateur »
Peux-tu te présenter en quelques lignes ?
J’ai rejoint Réseau Entreprendre il y a une dizaine d’années à l’époque où Réseau Entreprendre dans les Alpes-Maritimes n’était encore qu’une section de PACA avant de devenir une association indépendante. À l’époque, j’étais Président du Directoire de Virbac, un laboratoire vétérinaire situé à Carros où je suis resté 18 ans jusqu’à l’année dernière pour prendre ma retraite. Avant cela, j’étais consultant dans une société de conseil chez McKinsey & Company durant une petite dizaine d’années. Et ensuite j’ai passé 10 ans dans la pharmacie humaine dans des groupes tels que Roche et Rhône-Poulenc Rorer, devenu aujourd’hui Sanofi.
Pourquoi avoir rejoint Réseau Entreprendre Côte d’Azur ?
À l’époque, j’avais été sollicité par Jean-Yves Courtois qui était le patron d’Orolia qui avait créé la section Côte d’Azur. Je trouvais que c’était un beau projet de consacrer du temps au bénévolat pour aider à la création d’entreprise et accompagner des créateurs (à l’époque il y avait encore peu de repreneurs). De cette manière, j’espérais contribuer à une petite échelle à réduire le problème du chômage en France et à améliorer la performance économique du territoire.
Combien de projets as-tu accompagnés ?
J’ai accompagné 4 ou 5 projets, 2 actuellement et 2 ou 3 qui ne sont plus en accompagnement mais avec qui j’ai gardé de bonnes relations et que je continue à suivre. J’ai aussi présidé de nombreux comités d’engagement (une trentaine !)
Y a-t-il des projets qui t’ont davantage plu ?
Non, chaque projet est différent et c’est tout d’abord lié à la personnalité du créateur et aux liens qu’on développe avec elle ou avec lui. Ensuite, sur les projets eux-mêmes, j’ai eu la chance d’accompagner des projets toujours intéressants et d’avoir des relations qui ont toujours été amicales. C’est pourquoi j’aide encore aujourd’hui des entreprises que j’ai accompagnées il y a plusieurs années dans le cadre de Réseau Entreprendre.
Qu’est-ce qui te motive de continuer avec Réseau Entreprendre après plus d’une dizaine d’années ?
Lors des comités d’engagement, je trouve qu’il est toujours intéressant de découvrir de nouveaux projets. Mais aussi d’essayer de faire en sorte qu’un groupe de chefs d’entreprise du réseau qui découvre un sujet arrive tout de même à formuler un jugement et à valider les parcours de validation de certains candidats.
Et puis, l’accompagnement m’enrichit toujours autant qu’avant et encore plus maintenant que j’ai pris ma retraite. Je suis actif sur plusieurs sujets mais être dans cette position où je peux aider et découvrir de nouveaux projets est toujours aussi intéressant et important à mes yeux.
Qu’y as-tu appris ?
Énormément de choses ! À titre personnel, je n’ai pas l’expérience de la création d’entreprise puisque j’ai toujours travaillé dans des moyennes ou grosses entreprises. J’ai dû comprendre les étapes par lesquelles il fallait passer, les difficultés à surmonter, les sujets à traiter lorsqu’on est un jeune créateur… Mais mon expérience de consultant et mes réflexes acquis durant cette expérience m’ont permis de m’adapter rapidement.
Par exemple, sur le plan financier, les sujets sont différents de ceux que j’avais l’habitude de traiter. J’apprends beaucoup de chaque projet qui opère dans des secteurs d’activités nouveaux pour moi et aussi de chaque relation que l’on tisse avec le lauréat qui apporte son dynamisme et sa vision de l’entreprise.
Réseau Entreprendre Côte d’Azur en quelques mots…
Une belle réussite ! Le début n’était pas facile pour développer le réseau, pour nous faire connaitre et trouver des personnes intéressées par notre association… Il existait moins dans les Alpes Maritimes que dans d’autres territoires des réseaux préexistants de relations entre chefs d’entreprises… Ce qui n’a pas permis d’avoir une « masse critique » d’adhésions collectives dans les premiers temps. Quand je vois le développement ces dernières années de Réseau Entreprendre Côte d’Azur, je trouve que c’est une très belle réussite, structurée et surtout avec un esprit qui, me semble-t-il, est en accord avec les valeurs des fondateurs de Réseau Entreprendre. On sent beaucoup de bienveillance mais aussi de professionnalisme.
Que dirais-tu à des futurs créateurs ?
Lorsqu’on discute avec les personnes qui ont été accompagnées, les lauréats… Il y a deux aspects qui rendent notre association très utile. D’une part, il faut traiter une foule de sujets lorsqu’on est un créateur ou un repreneur ! Être accompagné par des personnes qui sont compétentes dans des domaines que l’on maîtrise moins ou qui ont vécu des expériences que l’on ne connaît pas, a beaucoup de valeur. D’autre part, cette valeur est très forte lorsqu’on a en face soi un accompagnateur dont on sait qu’il n’a pas d’intérêt particulier. C’est la force de Réseau Entreprendre. L’accompagnateur peut ne pas donner toujours le meilleur conseil, mais on sait que c’est ce qu’il pense et qu’il n’est motivé ni par un intérêt financier, ni un intérêt de pouvoir ou quoi que ce soit d’autres. C’est simplement le bénévolat qui l’anime et cela a beaucoup de valeur pour un créateur.
