Pour commencer et nous faire voyager un peu, quels sont les aspects de la culture chilienne qui ont été les plus marquants pour toi ?
Le premier aspect que je retiens est la bienveillance et l’accueil des Chiliens ! Je me suis sentie tout de suite accueillie, aussi bien dans mon université, dans ma colocation que dans l’équipe de Netmentora. Chacun a eu à cœur de m’expliquer leur culture, leurs habitudes et les bons plans de Santiago ! L’esprit est beaucoup plus collectif qu’en France et je me suis sentie très vite entourée, ce qui est très précieux lorsqu’on arrive seule à l’autre bout du monde sans parler la langue !
Le deuxième aspect marquant pour moi est un mode de vie plus « détendu et spontané » qu’en France. Bien que je sois localisée à Santiago, la capitale du pays, je le ressentais déjà ! Tout est plus lent (le rythme de marche des gens dans la rue, la réception d’un plat au restaurant, les bus – sans réels horaires !…) mais par conséquent beaucoup moins stressant, même en vivant dans la capitale. Ce sentiment est décuplé en campagne ! C’est une culture qui est, selon moi, beaucoup plus « spontanée » que la culture française, beaucoup dans le jugement (positif ou négatif).
Enfin, je suis obligée d’évoquer la diversité et la beauté des paysages qui composent ce pays ! Etant le pays le plus long du monde avec 4300 kilomètres de long, vous pouvez voir de tout ! Le désert et les vignes au nord, la ville au centre, les lacs, montagnes, volcans et glaciers au sud… C’est magique et idéal pour les amateurs d’activités en extérieur. Et les traditions vont avec !
Comment est l’entrepreneuriat au Chili ?
Le Chili est un pays où l’entrepreneuriat est très dynamique ! En effet, CORFO (Corporación de Fomento de la Producción – Société de promotion de la production) est un organisme chargé du développement et de l’aide à la création d’entreprises sur le territoire chilien, soit l’équivalent de notre Bpifrance. Il a été créé en 1939 suite à un séisme qui a fortement frappé le pays, afin d’aider à redynamiser l’économie nationale. Depuis, CORFO contribue largement à faire croître la compétitivité du pays !
En 2010, cette entité publique a développé un programme nommé Start-Up Chile, pour encourager et aider le développement d’entreprises technologiques dans le pays sans se préoccuper de l’origine sociale de l’entrepreneur ou de l’industrie de l’entreprise.
Ce déploiement a fortement participé au développement de l’entrepreneuriat sur le territoire chilien !
Néanmoins, il existe très peu d’autres organismes pour aider les entrepreneurs humainement et les accompagner dans la construction d’un business plan ou dans le process de création ou de reprise d’entreprise. D’où la création de Netmentora en 2017…
Quelles sont les différences que tu as remarqué dans le fonctionnement de l’association bretonne et Netmentora Chile ?
La première différence que j’ai pu remarquer a été la raison de la création de l’association.
Une des principales différences que j’ai pu remarquer est au niveau du process d’accompagnement des entrepreneurs. Des différences notables sont liées d’une part aux différences culturelles entre nos deux pays et d’autre part à l’éloignement géographique du réseau et des pratiques françaises. Parmi ces différences, une durée d’accompagnement amont plus longue au Chili.
Pourquoi ? Tout simplement car peu d’acteurs existent pour accompagner les entrepreneurs dans la construction de leur business plan et création de leur entreprise et Netmentora a choisi d’endosser ce rôle. Une deuxième est l’absence de prêt d’honneur. Cela n’est pas non plus pratiqué pour des raisons culturelles car cela serait mal perçu de contacter des organismes financiers ou banques pour constituer un fond de prêt. C’est le rôle qu’ont les organismes publics.
Suite à ce séjour, comment a évolué la relation entre Réseau Entreprendre Bretagne et Netmentora Chile ?
Je suis extrêmement heureuse de la relation qui se tisse entre les deux associations !
D’une part, mon séjour a aidé Netmentora à se rapprocher des pratiques du réseau français, ce dont l’association est très demandeuse ! A ce jour, le constat de ces différences de fonctionnement a aidé l’équipe à entreprendre des changements, qui ont été effectifs dès le 1er janvier 2024 !
D’autre part, Réseau Entreprendre Bretagne se réjouit de pouvoir être plus proche du réseau international que développe Réseau Entreprendre et particulièrement de construire des liens entre les équipes de Réseau Entreprendre Bretagne et Netmentora.
Audrey Durand, chargée de projets à Réseau Entreprendre Bretagne