Un mois après son mariage, l’entreprise dans laquelle travaille Michel Wieckowski dépose le bilan. Obligé de repartir de zéro, Michel commence par s’interroger sur ses nouvelles ambitions…
1ère étape : Imprimer une 50taine de CV, pour finalement n’en envoyer qu’un seul…
En effet, très vite, il réalise qu’il souhaite voir cette épreuve de vie comme une opportunité de changement.
Homme de réseau, et persuadé que le contact humain est la clé qui ouvre les plus belles portes, Michel jette son CV à la poubelle, et…. crée sa carte de visite : nom, prénom, et numéro de téléphone. Pas d’entreprise à afficher mais peu importe ! L’important est de se faire connaître, de rencontrer « les bonnes personnes » et de se dessiner ainsi un nouveau destin… bien que la destination soit encore inconnue.
L’idée d’entreprendre fait son bout de chemin. Avec comme bagage une solide expérience de 22 ans en génie civil et ouvrage d’art, il participera à toutes les formations possibles et imaginables qui traitent de la gestion d’entreprise…
La suite de l’histoire donnera raison à son goût pour l’échange et le contact.
Visites et recherches de site à reprendre s’enchaînent, lorsqu’un jour, un expert-comptable lui parle de la société ACP, gérée alors par Alain Covidou, bientôt retraité… cherchant à céder son entreprise.
Michel Wieckowski rencontre cet homme avec lequel le courant passe vite, même si de prime abord, l’entreprise ne le fait pas rêver… Michel a, sur le moment, du mal à se projeter…
« La nuit m’a porté conseil… Une seule nuit. Je me suis réveillé le lendemain matin convaincu que c’était cette entreprise que je devais reprendre… Un sentiment étrange. Mon choix était fait. »
Encore en CSP, Michel utilise son temps pour faire le tour de toutes les banques possibles en place … et bute sur bon nombre de visages sceptiques. Les refus et non-réponses s’accumulent …
Souvent découragé, mais jamais abattu, Michel peut compter sur le soutien de sa femme Elsa, qui ne cesse de croire en lui et en son projet malgré les écueils. Une chose que Michel gardera d’ailleurs bien en tête… source de motivation supplémentaire…
Il faudra plus d’un an à Michel pour ficeler son dossier…Le chemin est laborieux… C’est en 2015 qu’il touche enfin au but, et c’est de Géraldine Pelleteau, Responsable du Crédit Coopératif qu’est venu le « OUI » tant attendu, clé de déblocage du projet.
L’aventure commence pour Michel et ACP.
Michel a pour première ambition de remonter l’activité, d’en vivre correctement et de permettre à l’ensemble des salariés de s’épanouir au sein de l’entreprise, au travers de leur métier.
Il n’est pas inquiet… il se sent même plus que prêt… avec 2 grands axes de travail à l’esprit :
- Remettre à plat la base structurelle d’ACP : fiabilité des produits, validation des études, contrôle des prix, temps passé sur les dossiers… Il remettra avec ses équipes l’outil au carré.
- Plus surprenant : Prévoir dès à présent la passation. Michel ne veut pas commettre « l’erreur » de songer trop tard à ce qu’il adviendra d’ACP quand il devra passer le flambeau à son tour.
« J’ai visité trop d’entreprises gérées par des hommes se trouvant dans la configuration d’un départ en retraite imminent, sans l’avoir anticipé. Cela m’a fait réaliser qu’y penser trop tard, c’était prendre le risque de céder un outil de travail dans lequel, à la veille de la retraite, on ne met souvent plus assez d’énergie pour qu’il soit toujours aussi « attractif ». »
Michel choisit de s’associer progressivement avec Michael Vittu, son Chef d’atelier devenu Directeur de site, de façon à ce que ce dernier soit prêt le moment venu… Céder son entreprise à une personne qui s’est au moins autant investie que lui à la faire vivre conforte Michel dans sa ligne de conduite…
Cette phase de démarrage, Michel Wieckowski la vit en tant que lauréat de Réseau Entreprendre Artois. Il prend d’ailleurs goût à cet esprit de partage d’expérience et d’accompagnement collectif.
« 7 ans plus tard, on est toujours un noyau dur du « Club 15 » et on se voit régulièrement autour d’un bon repas et d’une bonne bouteille de vin*… J’apprécie vraiment ces moments. »
Le Chiffre d’affaires d’ACP progresse vite… et bien plus que ce qui avait été initialement anticipé.
« Je voulais juste reprendre ma « petite » entreprise pour vivre d’un métier que j’aime… mais dans les faits, on se prend vite au jeu et notre âme d’entrepreneur prend le dessus. On ne veut pas décevoir un seul client. »
C’est d’ailleurs une commande qu’il aura été obligé de refuser qui lui donnera des ambitions de développement : « J’ai détesté avoir à dire « non » à un client. Ne pouvoir honorer une commande, ne pouvoir apporter de solution. Cela ne devait plus jamais arriver à l’avenir. »
C’est durant ses congés d’été, qu’il sera contacté pour l’entreprise CATTEAU à STRAZEELE, alors concurrente sur l’un de ses segments d’activité. L’entreprise est en liquidation, il faut agir et vite se positionner… Dossier rapidement monté avec l’aide de son conseil Didier Trolet, Michel est prêt à devenir gérant de CATTEAU qui deviendra PREFACAT.
Reprise de 100% du personnel, démultiplication des méthodes et outils qui ont fait leurs preuves chez ACP… tout va très vite.
« On m’informe cependant que l’entreprise est sous surveillance suite à l’accident grave d’un salarié survenu 2 ans plus tôt et qu’il faudra obligatoirement embaucher une personne en charge de la qualité-sécurité. Tout s’aligne… Ma femme est ingénieur dans ce domaine, l’occasion pour moi d’enfin lui offrir la place qui lui revient à mes côtés… »
Deux entreprises déjà à son actif et Michel ne s’arrête pas là.
Une nouvelle opportunité de reprise se présente en 2020 avec PROJENER, dont l’activité repose sur la rénovation de vérandas – Un secteur inconnu. Il en échange avec l’un de ses bons amis, José Beaurain, alors en recherche d’emploi et lui propose un « deal » : reprendre la gestion et le développement de cette activité et en devenir Directeur. C’est la seule option de reprise pour Michel : trouver la personne de confiance pour la diriger et que, lui, puisse se concentrer sur ACP et PREFACAT.
« José a accepté bien que ce n’était pas son métier. Depuis l’activité ne cesse de se développer… Plus que la rénovation, aujourd’hui on apporte également un service d’entretien et on commence à développer la pose de nouvelles vérandas. Je suis ravi de la façon dont tout se déroule jusqu’à présent. »
Dans le cadre de ce développement, Michel aurait pu solliciter Réseau Entreprendre Artois et devenir lauréat « Booster ». Cependant il nous confie s’être investi comme administrateur de l’association après ses deux ans d’accompagnement et beaucoup se plaire dans cette mission. Il a donc préféré conserver ce rôle et laissé la place à un projet qui en ait eu davantage besoin.
Vous l’aurez compris au travers de ces quelques lignes. Le chemin s’est ficelé petit à petit pour notre membre engagé, Michel Wieckowski qui n’aura jamais lâché son objectif de vue malgré les contre-temps des débuts.
En 2022, rencontrer Michel, c’est faire la connaissance d’un chef d’entreprise épanoui qui se plait à souligner que finalement… avec une bonne dose de persévérance et la confiance de la part de l’entourage, tout finit par s’aligner au moment le plus opportun…
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