Elodie Germain est lauréate de Réseau Entreprendre Paris. Avec son associée Delphine Dubois, elle a fondé Les 3 Chouettes par passion pour la food et l’envie de porter un projet à impact positif. Elle nous raconte les vertus de l’accompagnement et la façon dont elle aborde le fait d’entreprendre en tant que femme.
Comment est né le projet Les 3 Chouettes ?
Les 3 Chouettes est né d’un constat : une partie des cultures typiquement françaises, du moins à l’origine, sont délocalisées sous la pression des coûts. Ce que notre assiette contient a parfois parcouru plusieurs milliers de kilomètres. Cela n’a pas de sens !
Nous avons été frappées par la délocalisation de l’un des emblèmes de la gastronomie française : le cornichon. Cela nous a donné envie de relever le défi d’entreprendre pour proposer son alternative durable : des pickles de légumes bio&locaux. Le choix des pickles s’est fait car au delà de l’engagement, nous trouvions les linéaires super tristes. On avait envie de mettre de la joie au rayon condiment !
Vous avez fait le choix de mettre au cœur de votre business model des valeurs fortes. Lesquelles ?
Le fait d’avoir un impact positif sur la société et l’environnement est au coeur de notre projet, sa raison d’être. En lançant Les 3 Chouettes, nous avons pris des engagements forts pour que ces valeurs se traduisent très concrètement dans notre activité : tous les produits sont bio, nous travaillons avec des agriculteurs installés au plus proche de notre atelier et nous avons internalisé la production ce qui nous a permis de créer 7 emplois à ce jour. Nos engagements vivent ainsi de la fourche du producteur à l’assiette du consommateur.
[re-quote class= »big » tweet= »yes » width= »650px » margin= »0 0 40px 0″] Le fait d’avoir un impact positif sur la société et l’environnement est au coeur de notre projet, sa raison d’être. [/re-quote]Pourquoi avoir contacté Réseau Entreprendre à vos débuts ?
Quand on entreprend, tout le monde vous donne son avis. Mais cela finit par vous parasiter et vous êtes souvent seuls pour prendre des décisions importantes. Avec Delphine, nous avons eu envie d’être entourées de chef(fe)s d’entreprise qui aient soif de partager leur expérience. Et c’est ce que nous sommes venues chercher chez Réseau Entreprendre. Nous nous y sentons entourées de personnes bienveillantes, expertes dans leur domaine et jamais avares de partager de bons conseils.
Nous avions également contacté Réseau Entreprendre pour bénéficier d’un prêt d’honneur ; il a eu un véritable effet levier sur les prêts bancaires.
[re-quote class= »big » tweet= »yes » width= »650px » margin= »0 0 40px 0″] Nous nous y sentons entourées de personnes bienveillantes, expertes dans leur domaine; [/re-quote]Que vous a apporté Réseau Entreprendre ?
L’effet positif de l’accompagnement c’est de se sentir au cœur d’un mouvement, de se dire que d’autres aussi sont passés par les mêmes étapes – les fameuses montagnes russes de l’entrepreneuriat- et réussissent. On se dit alors, pourquoi pas nous ?
Vous évoquez l’importance des rôles modèles. Pensez-vous que les femmes en manquent aujourd’hui ?
Oui et c’est mathématique car les femmes sont deux fois moins nombreuses à entreprendre que les hommes ! Donc il y a forcément moins de rôles modèles féminins, c’est le serpent qui se mord la queue. Il y a donc urgence à bouger les lignes. Pour cela un travail sur l’éducation est nécessaire, il faut aussi plancher sur la parentalité, les aides, l’accompagnement afin de permettre un meilleur équilibre vie privée / vie pro.
Pour Delphine et moi, dans tous les cas cela n’a jamais été un sujet d’être femme et d’entreprendre. Je crois que nous avons en notre for intérieur l’envie, la confiance et nous n’avons pas peur du saut dans l’inconnu.
Auriez-vous un conseil à donner à des femmes qui souhaiteraient se lancer ?
« Choisissez tout ! » comme le dit Nathalie Loiseau. J’ai des enfants, je suis entrepreneure et épanouie. Il y a des aménagements à faire mais c’est possible d’y arriver !