Quand on décide de reprendre une entreprise, plutôt que d’en créer une, comment passe-t-on du projet à la réalité ? Pour vous guider et vous inspirer, voici notre série d’interviews d’entrepreneurs ayant privilégié cette forme d’entrepreneuriat, en partenariat avec le Crédit Agricole.



Découvrez le parcours d’Anne Jonval et son mari qui ont choisi de reprendre en 2023 La Maison du vin à Brive la Gaillarde.

De la recherche d’un lieu qui corresponde à leur projet aux défis administratifs, elle partage son expérience et son parcours pour lequel l’accompagnement de Réseau Entreprendre® Limousin a été essentiel.

La reprise de la Maison du Vin est pour mon mari et moi-même un nouveau challenge, une seconde reconversion. Après une première expérience enrichissante et réussie en tant que chef d’entreprise, nous avions envie de poursuivre l’aventure à deux dans le domaine d’activité qui nous tenait à cœur, à savoir le vin. Dans notre cas, les enjeux du projet peuvent se résumer ainsi : un nouveau secteur d’activité dans un secteur géographique inconnu. N’étant pas cavistes de métier, il semblait plus raisonnable de reprendre une affaire existante plutôt que de la créer. La reprise permet, dans ce cas, de s’appuyer sur une clientèle existante, avec une notoriété établie, même si l’on sait que cela peut être à double tranchant dans la mesure où le changement s’accompagne inévitablement d’un effet soufflé lié à la personnalité du cédant. En tant que repreneur, on peut néanmoins espérer conserver un socle de clientèle le temps de se faire la sienne. Quant aux critères déterminants concernant le choix spécifique de cette affaire, pour nous, de fut une histoire de coups de cœur ! – Le vin, une passion – Coup de cœur pour la Corrèze et le centre-ville de Brive – Coup de cœur pour le Bar de la Maison du Vin, un ancien grenier à céréales, du bois, des poutres, de l’authenticité… allié à de bonnes bouteilles, un endroit magique pour passer d’agréables moments. Même si l’adage « Le cœur a sa raison que la raison ignore » ne doit pas être le maître mot !

Le secteur d’activité étant bien défini, l’étape clé était de trouver la cible à reprendre. Géographiquement, nous avions ciblé une zone géographique en fonction de critères personnels. Un stage à la CCI Corrèze / Dordogne nous a permis de nous immerger un peu dans la vie briviste, et de prendre des contacts. La Maison du Vin n’étant pas officiellement à vendre, il a fallu « aller la chercher » avec une personne tiers spécialisée dans l’accompagnement de porteurs de projets. Dans ce cas, les discussions, les négociations prennent un peu plus de temps, la phase de maturation de la cession de la cave créée il y a plus de 30 ans n’ayant pas été anticipée. Il faut laisser le temps au temps, même si du côté acquéreur, c’est toujours trop long ! il était néanmoins essentiel pour nous dans ce contexte précis que la passation se passe dans les meilleures conditions. Sachant que notre point de vue, il n’était pas question de révolutionner l’affaire.

Que ce soit dans ce cas ou pour l’affaire précédente, une phase d’observation, « en enfilant les chaussons du cédant », nous paraissait être la bonne stratégie, avant de mettre notre patte petit à petit. Du point de vue du financement, nous n’avons pas rencontré de difficultés, dans la mesure où nous avons repris une affaire qui tournait et que nous avions à la fois un apport conséquent mais également une première expérience de chef d’entreprise réussie. Malgré l’apport, nous avons contracté un emprunt auprès du Crédit Agricole. Nous avons contacté plusieurs banques. Dès les premiers échanges, le Crédit Agricole a montré un réel intérêt pour notre projet et nous a témoigné sa volonté de nous accompagner. Ecoute, efficacité, réactivité… l’obtention du prêt n’a pas été un frein et ne nous a pas pénalisés en termes de délai. Le plus long, et ce qui a quelque peu retardé la signature de l’acte de vente, fut les procédures administratives, la transformation de notre société… et ce malgré le suivi de notre avocate. Ainsi, nous avions imaginé signer avant l’été, ce ne fut que début septembre, nous laissant le loisir de découvrir la Corrèze mais également de préparer la reprise en mettant en place quelques outils de gestion et de pilotage.

Le contact avec Réseau Entreprendre® a été pris en amont de la réalisation de la reprise. Depuis ce premier contact, jusqu’à aujourd’hui, cet accompagnement est un soutien réel fait de partages, d’échanges, de belles rencontres. Au-delà du soutien financier, les valeurs humaines sont au cœur de l’ADN de Réseau Entreprendre®. Nous étions convaincus dès le début de l’aventure de l’opportunité pour nous de l’opportunité d’être lauréat n’étant pas du cru. Mais après plus d’une année désormais, cela va au-delà, c’est un plaisir de se retrouver lors des clubs lauréats, d’échanger chaque mois avec son accompagnateur, de participer aux évènements de Réseau. Et même si ce n’est pas au quotidien, c’est un soutien précieux qui fait du bien, tout simplement ! 

C’est une question toujours délicate car je pense qu’il y a autant de projets de reprises différents qu’il y a de repreneurs, de cédants… Néanmoins, il me semble important de savoir bien s’entourer, depuis le conseil juridique avec son avocat, l’expertise comptable et RH avec un cabinet comptable, en passant par ses partenaires financiers, sans compter le soutien de ses proches. En effet, la reprise est une belle aventure, mais pas de tout repos !


L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

À lire aussi :
#1 Reprise d’entreprise, l’entrepreneuriat autrement !
#2 Reprise d’entreprise : pourquoi reprendre plutôt que créer ?
#3 Reprise d’entreprise : reprendre, une stratégie gagnante !