Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Chantal MAURICE, je représente le groupe Orange en Guyane en tant que Déléguée régionale depuis déjà 9 ans.
Je suis Vice-Présidente de RE Guyane depuis plus de 7 ans. Je suis rentrée en tant que membre, puis le CA et rapidement au bureau. J’ai changé de mandat pour me consacrer à la promotion des femmes au sein du réseau, avec l’arrivée du programme Wom’Energy. Une synergie qui me parle car je suis active au sein du Medef et d’autres associations sur des programmes de stimulations d’entreprenariat au féminin.
Quel est ton regard sur l’égalité-l’équité hommes et femmes ?
Il me semble plus adéquat de parler d’équité de moyens pour permettre une égalité de chances. Chaque être et situation étant différents, l’accompagnement à mobiliser sera à adapter au cas par cas. Aujourd’hui encore, y compris dans nos sociétés dites « occidentalisées », les chances de réussite économique et sociale des femmes restent en-deçà de celles des hommes. Il s’agit donc de mettre en œuvre les actions nécessaires pour donner la possibilité aux femmes d’exprimer leurs talents sans que leur genre soit un frein.
Pourquoi c’est un sujet qui te touche ?
Je suis navrée de rencontrer tant de femmes qui à un moment de leur vie ont dû renoncer à leur projet professionnel et choisi de se sacrifier pour différentes raisons personnelles.
En tant que femme, j’ai été amenée à faire des choix, prendre des positions, mener de front carrière professionnelle et vie familiale. Je veux agir pour que l’épanouissement professionnel d’une femme soit un chemin de vie et non plus un combat quotidien et énergivore contre la société. Il y a un équilibre social à trouver, voire à retrouver car le monde évolue. Il s’agit de conscientiser et accompagner la prise de conscience pour parvenir à cet équilibre, tout en évitant les effets de balanciers…
Qu’as-tu mis en place dans ton association en faveur de l’entrepreneuriat au féminin ?
À Réseau Entreprendre Guyane, nous avons toujours favorisé l’accompagnement pour les femmes.
Il y a une prise de conscience sur l’entreprenariat féminin qui est moins dynamique que celle au masculin, or les projets de création sont là. Notamment sur le secteur informel avec des femmes qui ont un savoir-faire reconnu mais qui reste à trop petite échelle.
Aussi en Guyane, les territoires de l’Ouest sont très dynamiques d’un point de vue démographique, mais avec des populations qui développent souvent des activités informelles à la maison. De nombreuses femmes sont dans cette situation. Nous avons tissé des liens avec d’autres associations et entrepreneurs de la région pour réussir à proposer une offre d’accompagnement et de structuration d’activité aux porteurs de projet de ces secteurs, dont beaucoup seraient des femmes.
Quels sont les axes de travail à venir ?
Déjà, recruter davantage de membres féminins. Eh oui, la répartition de nos membres est juste le reflet de la structuration du monde économique. Nous allons donc agir pour améliorer la mixité dans nos prochaines campagnes de recrutement. Notre plan d’action est déjà prêt.
En parallèle, prêter une attention particulière aux femmes qui déposent des dossiers, afin d’augmenter leurs chances d’aller au bout de la démarche et passer en comité d’engagement. Cela passe par un suivi particulier pour les accompagner jusqu’au comité d’engagement.
Ton conseil aux femmes qui veulent réussir leur projet.
Un seul et unique conseil : croyez en VOUS ! Tout au long de la vie d’une femme cheffe d’entreprise, elle trouvera toujours nombre de fâcheux pour essayer de la dissuader de progresser, de développer et de se développer. « ce sera compliqué pour toi, ce n’est pas ton rôle, voire ta place, as-tu pensé à ta famille, tes enfants… » Autant de piques qui minent la confiance en soi et empêchent tant de se réaliser. Il y a toujours une voie possible entre ses ambitions et ses obligations.
Que souhaiterais-tu partager avec tes homologues des associations internationales ?
Le partage est source d’ouverture d’esprit et d’enrichissement mutuel. Je serais très intéressée par un échange régulier avec des femmes d’autres réseaux qui œuvrent pour la promotion de l’entrepreneuriat chez les femmes. Nous avons certainement des problématiques communes et de bonnes recettes à partager autre que dans le domaine de la cuisine, comme pourraient penser certains.